Multiplication de semences Améliorer la compétitivité de la filière
La filière semences française peut s'enorgueillir d'une balance commerciale positive et d'un solde excédentaire en hausse de 35 %. Principalement dû à la hausse des surfaces et donc de l'offre, ce résultat masque les difficultés récurrentes auxquelles doit faire face l'organisation des agriculteurs multiplicateurs. La production de semences pâtit en effet d'un manque de compétitivité face aux grandes cultures et d'un problème de renouvellement des générations.
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La récolte 2011 a déçu, notamment en carottes et oignons, du fait de problèmes récurrents de germination (© Fnams) |
Les parcelles en production de semences ont subi les conditions climatiques difficiles de l’hiver. L’ensemble de la production, la zone Nord-Est en particulier, a connu des dégâts dus au gel, après un automne doux et favorable au développement végétatif. Concernant les surfaces en multiplication, la campagne 2011-2012 compte 316.000 ha au total. Les potagères couvrent 18.000 ha, « un chiffre plutôt haut, précise Jean-Noël Dhennin, président de la Fnams (Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences), malgré une récolte 2011 décevante. » Les emblavements de maïs devraient atteindre le niveau record de 65.000 ha, « malgré une météo difficile au démarrage et un retard d’une quinzaine de jours des chantiers ». Le colza d’hiver couvre 12.000 ha, dont 85 à 90 % d'hybrides. Les surfaces de tournesol devraient augmenter, « contrairement à celles de soja malheureusement ». La sole de pommes de terre évolue à la hausse profitant du report de surfaces néerlandaises et belges, du fait de problèmes sanitaires.
Solde commercial en hausse de 35 %
Le chiffre d’affaires total (semences et plants) de la filière s’élève à 2,7 milliards d’euros en 2010-2011. La balance commerciale affiche un solde positif, excédentaire de plus de 601 millions d’euros en hausse de 35 % par rapport à la précédente campagne. Malgré ce score, « la rentabilité et la compétitivité de la production de semences, cultures mineures, restent désavantagées par rapport aux grandes cultures classiques, en partie à cause d’une réglementation et d’investissements trop peu en faveurs de la multiplication, concernant la fertilisation, la protection phyto, l’irrigation… » La Fnams va s’atteler à la question en travaillant sur les itinéraires techniques et les coûts de production. « Nous devons revaloriser le métier de multiplicateur. Le secteur connaît un problème de renouvellement des générations. Le manque de rentabilité par rapport aux grandes cultures et le niveau de technicité élevé pour certaines espèces en sont les principales causes. »
Le congrès de la Fnams des 7 et 8 juin se tiendra à Orléans. Les professionnels tenteront d’apporter des réponses aux problématiques liées à la compétitivité de la production de semences françaises en évoquant la génétique et l’innovation, la rentabilité économique et le partage de valeur ajoutée, et enfin, le savoir faire à l’exportation.
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